Clara

Imbert

About the artist

Clara Imbert (b.1994) is a French artist, currently based in Lisbon, Portugal.

She graduated from Central Saint Martins in 2017.

Her research reflects on notions of space and objects, perspective and perception resulting in works of various forms such as photography, sculpture or installation.

Through experiments, Imbert investigates physical, mathematical and philosophical theories, creating new patterns in order to unravel intangible points of views. Her practice notably explores the relations between reality and illusion. The matter is either created or transformed to manifest a multitude of possibilities; its position indicates the passage of time, which also implies an imaginary dimension. As space is deconstructed, an invisible geometry appears allowing its depths to be observed.

Works


Texts


Clara Imbert, 2023

Par Guillaume Blanc

Un système astral, le mouvement d’une balance à poids, la diffraction de la lumière au travers d’un prisme : voilà autant de formes spécifiques aux sciences que quiconque sait s’imaginer. Les réinvestir est une autre affaire, dont Clara Imbert les possibilités. Inspirée par les univers entrecroisés de l’astrophysique, de la météorologie, de l’optique ou encore de la géométrie, elle puise dans les théories scientifiques pour les convertir en inventions poétiques.  

Empreintes de mysticisme – ce qui serait le contraire du froid rationalisme scientifique – ses œuvres convoquent une atmosphère de rite, de magie, c’est-à-dire, à bien des égards, d’image, avec tout ce que cela suppose de sacre et de dévotion. Démocrite concevait le monde comme une configuration d’atomes et de vide ; Clara Imbert abonde en mettant en jeu les exigences de la matière et ce qu’elles libèrent autour d’elle, comme ces portes shinto qui, au Japon, font passer d’un monde à l’autre sans que l’on s’en doute.

C’est bien d’un « monde résistant », pour le dire avec Gaston Bachelard, qu’elle traite. Le même Bachelard disait plus loin du mot « dur » que « c’est un mot qui ne peut rester tranquillement dans les choses. » Les matériaux que travaille Clara Imbert, en effet, sont ceux que l’on réserve généralement à la manière industrielle, qui troque la faiblesse de l’homme contre la force infatigable des machines. S’ils refusent la tranquillité, c’est qu’ils demandent la confrontation. Une telle confrontation prend d’abord corps dans le travail de création, qui suppose quelque tact que les machines n’ont pas, parce qu’elles ne connaissent pas l’accident et ne laissent pas les marques que laisse la main. C’est du côté de l’artisanat, qui est après tout une science du geste, que se situe le travail de Clara Imbert. 

Mais cette confrontation se joue aussi avec l’espace et le spectateur qui s’y immisce et soit l’envahit, soit s’y restreint. Comme une rencontre amoureuse, les pièces de Clara Imbert invitent à une forme de ballet : on tournera autour, dans un mouvement qui emprunte à la danse rituelle, à la séduction, tout autant qu’à l’observation. Car les situations lumineuses auxquelles ces pièces répondent sont autant de prétexte à une nouvelle apparence, selon le mode d’être de la nature – à jamais changeante, distante et insaisissable.  

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